Losing one’s sh*t
Tu me dis
Que je ne sais pas gérer
Mes émotions
Que je ne suis pas assez
Rationnelle
Que je suis trop
Émotive
J’suis tellement trop une femme
Pis j’suis tellement pas bonne
D’être une femme de même
Toute dans ses hormones, dans ses fluides
Dans ses larmes, son sang, sa cyprine
Qu’elle ne sait pas gérer
Mes fluides m’échappent
Pis je fais rien pour
(Ni contre, c’t’encore pire)
C’est pas comme si j’étais à la guerre, ciboire
En gros
J’me gère pas
En gros
J’suis même pas une femme
J’suis une p’tite fille
Pis ça c’est niaiseux
Des peines de p’tite fille
C’t’encore plus niaiseux
Toi tu t’élèves
Tel un patriarche
Pis t’es même pas mon père.
C’pas vrai. Des fois oui.
Tu me pousses
En bas de ma peine
Parce qu’anyway j’ai déjà perdu pied
Pis que je sais pas perdre pied
Rationnellement.
Et c’est un problème.
Tu me dis ça
Pendant que je ramasse tes morceaux de miroir.
Je suis à genoux
Dedans tes morceaux de miroir
Parce que j’arrive pas à voir
Qu’en fait
T’es encore plus liquide que moi
Mais tu sais pas
Te laisser perdre pied
On t’a pas appris ça
En tant que mâle biologique
Faque tu prends tes fluides incontrôlés
Pis tu fais des châteaux avec.
Tu penses que c’est solide
Tu penses que ça tient
Tu le penses tellement fort
Que tu te rends pas compte que
Tu fuis de partout
Tu penses que j’y crois
(J’y ai cru)
Mais maintenant je vois
Maintenant je sais.
***
Des fois
Tu te prends pour le Christ
Même si tu crois pas tellement
En ces affaires-là.
Mais le seul bout que tu te rappelles
C’est celui de la croix
Celui du sacrifice.
Le tien, bien sûr.
Ton grand sacrifice de mâle
Pour le salut de ceux, et surtout celles
Qui ne savent pas
Hold their shit together.
Comme le Christ
Ce sont les autres qui t’ont saigné
Toujours les autres
Rien que les autres.
T’es le Sauveur incompris.
(Va donc chier)
Pis moi j’suis censée
Attendre au pied de la croix
Pleurer ton sacrifice
Pis juste le tien.
Dans le fond
Ça ferait ben ton affaire
Que je sois une p’tite fille pour de vrai.
(Pendant que j’me relis
Le voisin d’en dessous dit, en ramassant ses deux par quatre :
Faut r’donner à César c’qui est à César
Dit le Christ!
J’sais pas si c’est du Christ pour vrai
Mais j’trouve que c’est un bel adon.)
C’parce que là, Chose
C’est pas moi qui suis en train de
Lose my shit.
Moi j’te regarde
Faire ton show de Jésus sur la croix
Pis j’me dis que j’commence à être
Fucking tannée.
Faque I hope you don’t mind
Si je m’en vais sous d’autres cieux
J’attendrai pas que les tiens fendent
Dans un grand coup de tonnerre.
(Insérer coup de tam tam symphonique ici)
Je vais me laisser aller
M’écouler ailleurs
Parce que je sais qu’avec des larmes
(Du sang, de la cyprine)
On fait pas des châteaux
Ni des croix
Mais des torrents.
David Jasmin Barrière
De par Simone de Beauvoir, le féminisme est une école de pensée existentialiste; dans la perspective du livre écrit par ce vulgarisateur qu’est Sartre, L’existentialisme est un humanisme. J’aime vos idées déconstructivistes; grâce auxquelles je me sens moins seul à piocher.
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Norah Casthenier
Merci pour votre commentaire! Il est vrai que les déconstructions sont urgentes, et ce, pour le bénéfice de tout le monde. 🙂
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