Ministre de la bêtise

En réponse à la chronique de Jean-Jacques Samson

Le jour n’est peut-être pas si loin où la création d’un ministère de la Condition masculine s’imposera au Québec. Son mandat sera calqué sur celui de l’actuel secrétariat à la Condition féminine: «assurer la coordination, la cohérence et le développement des actions gouvernementales en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes».

D’abord, il n’y a pas de ministère de la Condition féminine, mais bien un secrétariat, alors je ne vois pas pourquoi les hommes (si cette prophétie se réalise) auraient un ministère. Son mandat a été résumé dans cette chronique, alors voici les points précis de l’objectif de ce secrétariat :

-il fournit l’expertise professionnelle et le soutien administratif nécessaires à la réalisation du mandat de la ministre responsable de la Condition féminine

-il coordonne et assure le suivi des actions gouvernementales en matière d’égalité des sexes et assume la responsabilité de l’application de certaines mesures

-il entretient des liens avec les groupes de femmes et le milieu de la recherche universitaire pour bien saisir les réalités, les préoccupations et les aspirations des Québécoises

-il conseille le gouvernement pour assurer le rayonnement du Québec sur les scènes intergouvernementale canadienne et internationale en matière d’égalité entre les femmes et les hommes

-il produit des analyses, recherche des solutions novatrices et joint ses efforts à ceux de nombreux groupes de travail pour que le Québec demeure progressiste en cette matière.

En gros, il n’a pas beaucoup de pouvoir d’exécution. Il a été créé pour s’assurer, à l’aide d’analyses et de recherches, que notre société se dirige vers une égalité totale entre les hommes et les femmes. Dès lors, il est inutile de créer ce ministère de la Condition masculine, puisque de toute façon, ce secrétariat compile aussi des données sur les hommes afin de faire les comparaisons. Et ces données, dont je parlerai plus bas, indiquent de façon claire que les hommes n’ont vraiment pas besoin qu’on s’inquiète autant de leur situation.

Le Québec a en effet évolué très rapidement depuis trente ans vers une société de plus en plus matriarcale. Le mâle québécois sera ainsi «bossé» au travail par une femme, qui a poussé plus loin ses études et qui détiendra les postes de direction.

Des postes de direction? Vraiment? Arrêtons-nous un instant et observons les statistiques. C’est bien beau de gueuler que l’homme est en danger, encore faut-il le prouver. Effectivement, les femmes sont de plus en plus présentes dans les universités, même que récemment, il y avait plus de femmes que d’hommes dans les grandes écoles. Par contre, pour un même diplôme, les femmes sont quand même moins employées que les hommes. En effet, avec un diplôme d’études collégiales, 72% des femmes ont un travail versus 78% pour les hommes. Avec un diplôme universitaire, c’est 76% des femmes qui ont un travail versus 78% pour les hommes. De plus, pour tout type de travail, les femmes sont celles qui travaillent le plus à temps partiel. Environ 88% des hommes occupent un emploi à temps plein alors que les femmes sont seulement 74% à le faire.

Pour revenir aux fameux postes de direction que les femmes occupent, est-ce que monsieur Samson parlait du poste de secrétaire? Parce que c’est le poste que c’est la profession qui est exercée par le plus de femmes.

Rentrée à la maison, sans s’arrêter au 5 à 7 (!), sa conjointe possédera l’autorité du partenaire qui touche les plus hauts revenus, qui, mieux informée, orientera les décisions touchant les achats communs, la gestion du budget, l’éducation des enfants, les choix de sorties, les vacances. Puisque madame occupera un poste de responsabilité et que son agenda sera moins flexible, l’homme prendra ses congés mobiles pour s’occuper de l’enfant dont la garderie est fermée en raison d’une grève ou qui est malade. Il se chargera de la plupart des tâches ménagères. Il gérera le frigo et le garde-manger. Prisonnier de cet esclavage, son statut périclitera, tout comme sa confiance en lui. Sa production de testostérone chutera. L’homme québécois est destiné à devenir un être d’une catégorie inférieure, sous domination féminine. À conduire la petite deuxième voiture pendant que madame ira à son important meeting au volant de sa BM. Gêné, il voudra peut-être même porter le voile.

Une société de plus en plus matriarcale? Allons voir ce que «matriarcal» veut dire, pour le plaisir : «Relatif au matriarcat, aux sociétés où le pouvoir (la terre) est détenu par les femmes.» Dites-moi, quelles femmes ont le pouvoir au Québec au juste? Quand on sait que celui qui a l’argent a le pouvoir, il est difficile de croire que l’on vit dans une société matriarcale.

Au Québec, en 2008, seulement 57% des femmes avaient un emploi, versus 65% pour les hommes. Les femmes effectuent aussi moins d’heures de travail, principalement pour s’occuper des enfants : elles font 19% d’heures réelles de moins que les hommes par année.

Maintenant, monsieur Samson nous dit que la femme sera celle qui aura le gros travail et l’homme celui qui s’occupera des enfants et des tâches domestiques. Et même si c’était le cas, où est le problème? Ce sont des décisions qui se prennent de façon personnelle et si les deux membres du couple sont heureux ainsi et se sentent respectés, je ne vois pas où est l’injustice. Le problème est lorsqu’un des deux membres veut travailler et qu’on lui empêche ce droit en disant que sa place est à la maison. Fin de la parenthèse. Continuons d’analyser les chiffres : «En 2005, dans la population de 15 ans et plus, les femmes consacrent 54 % de leurs heures productives au travail domestique et 46 % au travail professionnel, alors que c’est l’inverse chez les hommes (34 %, travail domestique; 66 %, activités professionnelles).» Concernant le travail domestique, on dit aussi que plus de 50% des hommes ne consacrent AUCUNE heure aux tâches domestiques. AU-CU-NE.

Pour ce qui est de la conciliation famille-travail, elle est drôlement plus avantageuse pour le père : «Le taux d’emploi des mères est plus faible chez celles dont les enfants sont d’âge préscolaire (69,6 %). Chez les hommes, au contraire, la présence d’enfants est reliée à une meilleure intégration au marché du travail. Le taux d’emploi était de 90,0 % pour les hommes qui avaient au moins un enfant de moins de 15 ans à la maison alors qu’il est de 74% pour les femmes.

Je crois que nous avons ici la preuve irréfutable que l’homme est très loin de se ramasser à être obligé de rester à la maison et de s’occuper des tâches domestiques pendant que la femme brasse de grosses affaires au bureau en roulant en BMW.

Et l’allusion au voile que Samson utilise ici est simplement une insulte à toutes les femmes. Le voile est un symbole et un objet religieux qui n’a simplement rien à voir dans ce débat (même s’il n’y a pas vraiment d’arguments dans cette chronique). Pourquoi est-ce que l’homme utiliserait un symbole associé à la femme parce qu’il a honte? N’est-ce pas là un exemple percutant de misogynie et de non-respect qui nous démontre qu’il y a encore des pas de géants à faire avant que la femme ne soit considérée comme égale à l’homme?

Ces perspectives cauchemardesques pour l’homo quebecus me sont inspirées par les statistiques sur l’inscription au cégep pour la prochaine session: 58% de filles contre 42% de garçons dans la région de Montréal. Ce n’est que la pointe de l’iceberg. Les données du bureau du registraire de l’Université Laval sont encore plus alarmantes. Tous les programmes confondus, déjà en 2009, les femmes ont obtenu 62% des diplômes émis en 2009. En haut du palmarès, l’université leur a décerné 79% des diplômes en pharmacie, 70% en médecine, 63% en droit et même 51% en sciences de l’administration. Il n’y a à peu près plus qu’en foresterie (67%) en sciences et génie (73%) et en… théologie que les hommes dominent toujours. La transformation de la société que de telles statistiques annoncent est encore incommensurable.

Finalement, il utilise des statistiques pour prouver son point. Le problème ici est qu’on utilise les données qu’on veut bien utiliser. Si les hommes ne fréquentent pas autant le cégep que les femmes, il y a peut-être une raison. Peut-être que les hommes ont des diplômes d’études professionnelles qui ne demandent pas de fréquenter le Cégep ou l’université? Je ne sais pas. Et de toute façon, en quoi est-ce un problème, après des dizaines d’années, pour la première fois, qu’il y ait plus de femmes que d’hommes à la grande école? Le problème soulevé par les féministes au début des années 1900 n’était pas qu’il y avait plus d’hommes que de femmes, mais qu’il n’y avait pas de femmes, parce qu’elles n’en n’avaient pas le droit!

Si tous ont accès à l’université, peu importe leur sexe, c’est qu’il y a une égalité entre les hommes et les femmes. Par la suite, on peut se concentrer à voir pourquoi les hommes fréquentent moins les établissements post-secondaires que les femmes et trouver des solutions. Mais d’amener ce point comme un argument que les femmes dominent les hommes, c’est carrément faux. Surtout quand on sait qu’elles occupent quand même encore des postes traditionnels et qu’elles gagnent 66% du salaire des hommes. Qu’est-ce qui est le plus oppressant? Qu’un plus grand nombre de femmes aient un diplôme ou qu’un plus grand nombre d’hommes aient un plus grand salaire?

Le sablier s’est renversé à une vitesse foudroyante. René Lévesque a nommé une première ministre de la Condition féminine en 1979, Lise Payette, en réponse à la montée du mouvement féministe. Un train de lois a été adopté depuis et des mesures à saveur de discrimination positive ont été prises. L’objectif était l’égalité des chances homme/femme, de la naissance à l’âge adulte et l’égalité tout court ensuite, dans toutes les dimensions de la vie en société. Le balancier ne s’arrête toutefois jamais sur la ligne médiane en pareilles matières. On écarte d’entrée de jeu le contingentement des femmes aux études postsecondaires. Il faut donc impérativement trouver des meilleures façons d’inciter les adolescents à pousser leurs études jusqu’au cégep et l’université et les aider par la suite à prendre leur place. Ces jeunes mâles ne réalisent pas ce qui les menace s’ils ne se réveillent pas. D’où la nécessité prochaine d’un ministère de la Condition masculine.

Cet appel à la peur est simplement atroce. Les femmes commencent à peine à avoir une place semblable à celle de l’homme, mais il reste de nombreuses embûches sur leur chemin que ce soit par rapport au salaire (elles gagnent le 2/3 du salaire des hommes), à la faible visibilité qu’elles ont dans les médias , à leur objectivation constante, au harcèlement quotidien qu’elles vivent, à la violence conjugale qui est encore très élevée (sur un peu moins de 18 000 cas rapportés de violence, environ 15 000 des victimes étaient des femmes), des agressions sexuelles que vont vivre une canadienne sur trois et j’en passe. Alors ces «jeunes mâles», comme s’ils étaient de simples animaux, devraient effectivement se réveiller et réaliser que ce torchon de texte est la preuve que le ministère de la Condition masculine est inutile puisqu’il y aura toujours des chevaliers machos avec une tribune pour protéger la place du mâle sur le trône. Hommes et femmes devraient plutôt s’entraider pour rendre cette société plus juste et faire en sorte que tous et toutes aient le pouvoir de faire ce qu’ils veulent, qu’importe s’ils ont un pénis ou un vagin entre les deux jambes.

 

Sources

http://www.csf.gouv.qc.ca/modules/fichierspublications/fichier-37-1217.pdf

http://www.scf.gouv.qc.ca/fileadmin/publications/FaitsSaillants_octobre2010.pdf

17 Comments

  • ephthe
    23 août 2013

    Belle réponse! Mais aussi… beaucoup d’efforts pour commenter un texte qui à la base n’est qu’un torchon sans nom qui aurait put paraître dans l’édition du 23 août… 1923. Merci quand même!

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  • Badr
    23 août 2013

    « En effet, avec un diplôme d’études collégiales, 72% des femmes ont un travail versus 78% pour les hommes »

    Mais elles ont un taux de chômage plus bas

    « Environ 88% des hommes occupent un emploi à temps plein alors que les femmes sont seulement 74% à le faire. »

    Parce que le plus souvent elles font LE CHOIX de travailler a temps plein.

    « Concernant le travail domestique, on dit aussi que plus de 50% des hommes ne consacrent AUCUNES heures aux tâches domestiques. AU-CU-NES. »

    Qui etes vous pour dire a un couple comment gerer sa vie ?

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    • Caroline R.
      23 août 2013

      @Badr: Veuillez citer vos sources sur le taux de chômage SVP. Et la question de choix est relative. C’est certain que si aucun service de garde n’est offert en très bas âge, ou que le couple ne peut se le permettre, ou encore que la femme est célibataire, ça n’aide pas. Aussi, si le conjoint ne veut pas rester à la maison, peut-etre que la femme fera ce choix par dépit. Sur la question des tâches ménagères, on ne veut certainement pas dire aux couples comment gérer leurs vies. Mais, le texte explique très bien que la situation des hommes n’est pas si difficile que ne le laisse paraitre le texte qui a déclenché cette réaction.

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  • Claudine
    24 août 2013

    @Badr : Lisez bien le texte en ce qui concerne le fait que 50% des hommes ne consacrent aucunes heures aux tâches ménagères. L’auteure ne juge pas la gestion ménagère des couples, mais réagit au texte lu précédemment dans lequel il est dit que l’homme est voué à sa perte, car il s’abruti de plus en plus dans les tâches ménagères. Elle démontre, par ces chiffres, que c’est faux.

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  • Anne-Renaud
    24 août 2013

    « Rentrée à la maison, sans s’arrêter au 5 à 7 (!), sa conjointe possédera l’autorité du partenaire qui touche les plus hauts revenus, qui, mieux informée, orientera les décisions touchant les achats communs, la gestion du budget, l’éducation des enfants, les choix de sorties, les vacances. Puisque madame occupera un poste de responsabilité et que son agenda sera moins flexible, l’homme prendra ses congés mobiles pour s’occuper de l’enfant dont la garderie est fermée en raison d’une grève ou qui est malade. Il se chargera de la plupart des tâches ménagères. Il gérera le frigo et le garde-manger. (…) À conduire la petite deuxième voiture pendant que madame ira à son important meeting au volant de sa BM. Gêné, il voudra peut-être même porter le voile. »

    Ben voilà, tout est dit. Si cette description de votre possible statut vous fait peur ou vous insulte messieurs, sachez que nous aussi. Ni homme, ni femme ne devrait être considérée de catégorie inférieur… parce qu’il s’occupe du ménage!

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  • MarkG.
    27 août 2013

    n’importe quoi pour plus de la moitié du texte. Le matriarcat n’est pas qu’une question de pouvoir financier… juste à regarder la place qu’ont les jeunes garçons dans le système d’éducation et ont comprend très rapidement qui, qui mène et les preuves démontrent clairement une prédominance matriarcal….. la faible visibilité des femmes dans les médias ??? est-elle tombé sur la tête ? venez me dire qu’une Julie Schneider, Marie France Bazzo, Sophie Durocher, Louise Deschatelets et j’en oublie des beaucoup plus importantes que cela.

    pour le nombre de diplômé employé masculins plus nombreux que pour les femmes, je ne sais pas, mais en ayant un nombre moins élevé de finissant, il devient logique qu’ils soient plus nombreux à être embaucher… simple logique élémentaire, mais pas pour elle semble-t-il

    bref, un article qui serait relativement facile à déboulonner tellement les images sont démagogues et certaines même grossières.

    certes il reste bien des points à gagner pour les femmes, mais nous ne somme plus aux années 70 comme semble être resté coller la chroniqueuse

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    • Fannie B
      27 août 2013

      «n’importe quoi pour plus de la moitié du texte. Le matriarcat n’est pas qu’une question de pouvoir financier… juste à regarder la place qu’ont les jeunes garçons dans le système d’éducation et ont comprend très rapidement qui, qui mène et les preuves démontrent clairement une prédominance matriarcal….. »

      Effectivement, le décrochage scolaire chez les jeunes hommes est très alarmant. Reste que les femmes font encore des métiers traditionnels, gagnent encore beaucoup moins d’argent que les hommes, ont très peu de postes de pouvoir (que ce soit sur les C.A., en politique ou à la tête des entreprises).

      «la faible visibilité des femmes dans les médias ??? est-elle tombé sur la tête ? venez me dire qu’une Julie Schneider, Marie France Bazzo, Sophie Durocher, Louise Deschatelets et j’en oublie des beaucoup plus importantes que cela.»

      Ce que je voulais dire par  »visibilité dans les médias », c’est qu’on parle très peu de ce que les femmes font dans le monde, que ce soit dans le domaine du sport, des sciences etc.

      «pour le nombre de diplômé employé masculins plus nombreux que pour les femmes, je ne sais pas, mais en ayant un nombre moins élevé de finissant, il devient logique qu’ils soient plus nombreux à être embaucher… simple logique élémentaire, mais pas pour elle semble-t-il»

      Je ne vois pas quelle logique il y a ici…mon point était de prouver à monsieur Samson que même si les hommes sont moins présents sur le réseau universitaire (40%), ils sont plus présents que les femmes sur le marché du travail. Alors il n’y a pas de craintes à avoir concernant le fait que la majorité des étudiants sont des femmes. De plus, avec le même diplôme, l’homme a plus de chances que la femme d’avoir un emploi.

      «bref, un article qui serait relativement facile à déboulonner tellement les images sont démagogues et certaines même grossières. certes il reste bien des points à gagner pour les femmes, mais nous ne somme plus aux années 70 comme semble être resté coller la chroniqueuse»
      Je ne vois pas en quoi mon article est démagogue et grossier? Et je crois que malheureusement, le féminisme est encore très d’actualité.

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  • Dominique Beaulieu
    27 août 2013

    Si les femmes gagnent moins que les hommes, c’est peut-être qu’elles choisissent des métiers moins payants que ceux que les hommes choisissent.

    Concernant les métiers au même niveau de diplomation, DEP disons, « coiffeuse » vs « construction », il y en a un qui fait pas mal plus d’heures par semaine et qui a un travail pas mal plus exigeant.

    Ceci dit, que le tennis masculin soit plus payant que le tennis féminin, c’est déplorable. Mais il ne s’agit que d’une élite.

    Le département de génie où je suis ouvre ses portes à toutes et à tous. Ceci dit, va-t-on forcer les femmes à étudier en génie pour atteindre 50%? J’aimerais bien qu’il y ait 50% de femmes.

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  • Marianne
    27 août 2013

    @Dominique Beaulieu
    Que savez-vous de l’exigence du travail d’une coiffeuse ?! On ne compare pas deux métier ainsi, surtout sans savoir ! Prenons par exemple, Robert, surintendant de chantier dans la construction dont le travail consiste à se promener en camion afin de superviser des chantiers. Son travail est-il réellement plus exigeant que la Sylvie, coiffeuse qui passe ses journées debout à endurer les histoires de ses clients, et qui, (pardon de vous le préciser, mais c’est visiblement nécessaire) travaille à temps plein en plus du jeudi et vendredi soir et du samedi car son métier n’est justement pas assez payant pour arriver à payer ses termes ?

    Robert = Diplôme d’études professionnelles
    Sylvie = même chose !

    Étant enseignante au secondaire, j’enseigne 3 programmes différents et je suis payée le même salaire que mes collègues qui en enseignent un seul. J’ai vécu ces deux situations et je connais la différence en temps et énergie. Mais je sais aussi que je ne peux comparer ! Car je pourrais aussi avoir 3 programmes et me ficher complètement de la qualité de mes cours et travailler moins que celui qui n’a pourtant qu’un seul programme à enseigner, mais qui s’y consacre corps et âme !

    Les métiers sont trop variés et subjectivement exercés pour qu’on puisse de façon aussi simpliste les comparer ainsi.

    Soit dit en passant, les femmes voudraient bien choisir des métiers « plus payants » comme vous dites, mais pour cela, il faudrait que ces métiers soient accessibles aux femmes. Et ne me dites pas que les femmes, par exemple, sont bienvenues dans la construction ! C’est ce qu’on se plaît à dire, mais avez-vous déjà entendu les témoignages des rares femmes dans ce milieu !? Quand elles ne vivent carrément pas le rejet de leur pair, le sexisme ou l’arrogance, c’est avec condescendance qu’on juge leur compétence.

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  • Dominique Beaulieu
    28 août 2013

    @Marianne
    C’est vrai que je ne sais que très peu de choses sur le métier de coiffeuse et que j’en sais un peu plus sur le métier de la construction pour l’avoir exercé quelques semaines.

    Le surveillant de chantier que j’ai connu travaillait de nuit, 80 heures par semaine à cause de la pénurie de main-d’œuvre. J’ai un ami qui est calorifugeur. Soit qu’il fait 70 heures par semaine, soit qu’il est sur le chômage. Parfois, à -20 Celsius à 100 pieds dans les airs. Je doute que ce soit le cas de la coiffeuse.

    Donc, les gars de la construction, en plus de travailler les jeudi soir, vendredi soir et samedi, travaillent parfois de nuit et le dimanche. Le travail de nuit en temps supplémentaire, ça se paie! Pour ce qui est de la coiffeuse, avoir des demi-journées de congé le jour dans la semaine c’est pratique pour régler ses affaires personnelles avec les bureaux gouvernementaux et les banques.

    Le rejet des femmes dans la construction est une chose répugnante qui doit être dénoncée et combattue de toutes nos forces.

    Ceci étant dit, il y a des métiers payants où les femmes sont les bienvenues : génie, TI.

    Il y a des métiers payants où les femmes sont non seulement les bienvenues mais parfois où elles sont majoritaires : médecine, droit, administration. Et je ne créerais pas de programmes pour y attirer plus d’hommes. C’est comme ça? C’est comme ça!

    Et pourquoi les femmes gagneraient moins que les hommes en médecine? Il faudrait voir les spécialités choisies. De plus, si ma mémoire est bonne, mon oncle médecin m’a dit que les femmes ne fournissent pas le même rendement que les hommes. Pourquoi? Congés de maternité, aller chercher les enfants à la garderie. Note : idem pour les nouveaux médecins versus les anciens. Les nouveaux veulent leurs soirées et leurs fin de semaine.

    J’ai travaillé quelques semaines de nuit sur un chaîne de production dans un pâtisserie. Les hommes et les femmes avaient les mêmes conditions et le même salaire. Il y a même des endroits où l’on réserve les travaux les plus durs pour les hommes, et pourtant, les hommes gagnent le même salaire et ne se plaignent pas.

    Pour ta situation d’enseignante, elle semble effectivement injuste, mais cette injustice ne semble pas basée sur le sexe.

    Enfin, dans notre laboratoire de vision artificielle, plusieurs femmes font un doctorat et viennent d’Iran, de Chine ou du Proche-Orient. Ce n’est pas 50-50% mais ce n’est pas 90-10% non plus. L’Ordre des ingénieurs du Québec fait des pieds et des mains pour attirer les femmes en ingénierie, parfois sans trop de succès. Dans mon association facultaire, l’exécutif est composé de 3 hommes et 1 femme. Pourquoi? Par manque de candidatures! Si les femmes se bousculaient aux portes pour occuper ces postes, elles seraient facilement majoritaires, malgré la majorité masculine de la faculté, car certains (dont moi, secrétaire général) occupent ces postes parce que personne d’autre ne voulait les occuper.

    Je suis président d’une autre association étudiante. J’ai demandé à ma vice-présidente de me remplacer à la présidence à la prochaine AG. Elle refuse! Je devrai renouveler mon mandat si personne ne se porte volontaire.

    Il y a de la place pour les femmes pour être à l’avant de la scène, il ne s’agit que de lever un drapeau bien souvent pour que les portes s’ouvrent toutes seules.

    Nos assemblées, ce sont souvent des femmes qui les dirigent, et j’en suis bien content.

    Quand j’étais adjoint médical dans l’armée, mes supérieures étaient des femmes. Et j’en étais bien content! Je n’ai aucun problème à avoir une femme comme supérieure. Et je n’aurai aucun problème à avoir une conjointe plus grande que moi, plus forte que moi, qui gagne plus que moi ou qui a plus de pouvoir que moi.

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  • Montevideo
    30 août 2013

    Samson le dit lui-même, il se sent supérieur aux femmes, et elles sont à ses yeux des esclaves au service des hommes. Ce qui ne lui pose aucun problème puisque il est incapable d’imaginer un monde égalitaire : il pense que c’est ou les femmes ou les hommes donc il préfère considérer sa place comme légitime.
    Pour répondre à ceux qui chipotent sur les chiffres : pris par petits bouts on leur fait dire n’importe quoi. Ce qui compte c’est la réalité des rapports de pouvoir, et là encore Samson donne lui-même la réponse : les femmes sont dans une position pas si éloignée de l’esclavage. ..

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  • Dominique Beaulieu
    1 septembre 2013

    Je ne me souviens pas d’avoir lu qu’il se sent supérieur aux femmes ou qu’il les voit comme des esclaves.

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  • Sara
    2 septembre 2013

    Hahahahaaaaa! J’adore la finale! « Alors ces «jeunes mâles», comme s’ils étaient de simples animaux, devraient effectivement se réveiller et réaliser que ce torchon de texte est la preuve que le ministère de la Condition masculine est inutile puisqu’il y aura toujours des chevaliers machos avec une tribune pour protéger la place du mâle sur le trône. Hommes et femmes devraient plutôt s’entraider pour rendre cette société plus juste et faire en sorte que tous et toutes aient le pouvoir de faire ce qu’ils veulent, qu’importe s’ils ont un pénis ou un vagin entre les deux jambes. » Ex-cel-lent! 😀

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  • Pingback: Untitled | feminada
    22 septembre 2013
  • J-F Thibaud
    16 octobre 2013

    Le texte de Samson est conforme à sa posture horriblement réactionnaire. Même si la panique de Samson est légitime, parceque le taux de décrochage chez les jeunes adolescents mâle est tout à fait alarmant, c’est quand même fort le café de laisser entendre que c’est la faute des femmes et du féminisme.

    Le modèle masculin en prend pour son rhume. Une petite introspection collective serait de mise ici.

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  • M Lucien Philip Parent
    13 juin 2019

    Le problème est que l’état n’investit pas au bon endroit. Si le constat féministe pointe l’homme comme un être dominant et violent et que la femme y voit un problème. L’état devrait investir massivement pour aider à réglé ce problème. Alors que présentement tout va pour la victime et rien l’agresseur.
    Réseau féminin recevant des millions des coffres de l’état surtout remplit par les hommes qui travaillent et finalement le problème ne peut qu’empirer. Le médecin va soigner les malades et non les personnes en bonne santé. Si l’homme est malade selon les dires de tant de féministe elles devraient être les premières à crier à l’urgence d’un ministère de la condition masculine pour en finir et SOIGNÉ ce grand malade.
    La femme est aussi sexiste que l’homme puisque dans tout les métiers qu’on dit traditionnellemnt réservé aux femmes les attaques sexuelles sur une supposée homosexualité sont aussi frequente que dans ceux dis traditionnellement réservé aux hommes.
    La vérité se retrouve bien d’avantage au cerveau. La science sais très bien que le cerveau de l’homme et son oeil voit de manière globale et celui de la femme et son oeil entre d’avantage dans le détail. Alors de manière tout à fait naturel vous avez toujours eut plus de femmes dans les métiers demandant plus de détail comme à la petite enfance, soin hospitalier ou de bureau pour finaliser le dossier et même chose du côté des hommes à la grande industrie, la construction et les grands chantiers.
    C’est dans une complémentarité d’une vision globale qui ajoute une finalité jusqu’au petit détail qu’il est possible d’atteindre l’excellence. La perfection n’est pas de ce monde puisque l’erreur est humaine. Mais on ne règlera jamais rien en rejetant toutes les fautes et maux de la terre sur un des 2 sexes.
    Le discours féministe est bien beau en parole mais dans la réalité industrielle il est inapplicable. Je travaille dans une usine qui fabrique des moules de ciment dis réfractaires pour les pièces métallique nécessaire aux grands chantiers de construction comme les ponts. Même si la féministe créerait à TOUT les métiers…cela est inapplicable dans tout les métiers. Beau en parole mais inapplicable dans les faits.
    Lors d’un déménagement la féministe est un peu plus acceuillantes envers les hommes parce qu’elle est trop consciente qu’aucune femme n’aura le muscle nécessaire. Muscle descendant d’une hormone secreter par le cerveau nommer la testostérone.
    Hormone dont le cerveau de la femme secretera de manière beaucoup moins abondante. Cinq fois moins vous dira la femme médecin neurologue
    Lisez ce livre: homme et fier de l’être du psychologue et sexologue m Yvon dallaire aux éditions option santé. La femme à un corps psychique et physique bien différent de celui d’un homme. C’est dans un mariage de nos différences que l’on obtient la personne unique. Un homme est beaucoup gêner d’entendre dire qu’il est in-complet sans la femme parce que son travail va manquer de finition et de detail que d’entendre dire que la femme est son égale et ferait aussi bien sinon mieux que lui. C’est peut-être vrai mais ne l’oblige pas à asseoir une femme à ses côtés jusqu’au ça. Mais dire au patron que son ça typiquement mâle est in-complet parce que sa vision n’est que globale et manque de détail. Le profit est un détail au prix d’un produit qui se multiplier par le nombre de produit vendu. Un tel propos fait réfléchir un patron qui sur le champ voudra de la femme au ça. Sur la base du cerveau tout deviens possible…mais la féministe pourtant de nos jours si nombreuses en médecine ne l’a jamais utiliser ou ne veux pas l’utiliser.
    Parce que cela l’OBLIGERAIT à modifier son discours et d’être plus conciliante envers les hommes.

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